La girafe sur
liste rouge
Par Victor LAFONT et Rosanna MANIGLIO
Le 8
Décembre 2016, l’Union Internationale pour la Conservation de la
Nature (UICN) a déclaré que le plus grand mammifère terrestre du
monde était en voie de disparition.
La
girafe vit dans la savane africaine. On la trouve du Tchad jusqu'en
Afrique du Sud, mais c'est principalement au Kenya, en Tanzanie, au
Botswana et au Niger que l'on rencontre des troupeaux de girafes.
Au cours de
la 13ème Conférence sur la Diversité Biologique, à Cancun au
Mexique, l’UICN a fait entrer la girafe dans sa liste rouge.
L’espèce est ainsi passée de la catégorie « préoccupation
mineure », indiquant une population répandue et abondante, à
la catégorie « vulnérable », autrement dit « menacée
d’extinction ». Cette réévaluation s’explique par une rapide
et forte diminution du nombre d’individus : en 30 ans, la
population mondiale de girafes a chuté de près de 40%, passant de
157.000 individus à 97.500.
Les causes
de ce déclin dramatique sont nombreuses et ont pour unique
responsable l'homme. La forte croissance démographique africaine
conduit à l'intensification de l'agriculture et à la construction
de nouvelles exploitations minières qui participent à la
destruction des grandes plaines. L’habitat de la girafe ainsi
exploité, les troupeaux se retrouvent séparés et isolés. Les
animaux adultes se reproduisent moins et la nourriture, devenue rare,
ne suffit pas à nourrir les petits.
Les girafes
sont également victimes du braconnage. Bien que protégées dans
plusieurs pays, elles sont illégalement chassées pour leur viande
et leur peau. Enfin, les guerres civiles qui ravagent le Nord du
Kenya, la Somalie, l'Ethiopie ou encore le Soudan du Sud contribuent
à décimer les populations de girafes, soit parce qu'elles meurent
comme victimes collatérales, soit parce que les civils affamés
finissent par s'en nourrir.
Mais tout
n'est cependant pas perdu. Les scientifiques estiment qu’en menant
une politique active de conservation, les girafes peuvent encore être
sauvées. D’ailleurs, certains pays ont décidé de réagir. Le
Niger abritait la dernière colonie de girafes d'Afrique de l'Ouest
et grâce à tous les efforts déployés par le gouvernement pour
protéger les girafes, leur nombre est passé de 50 en 1996 à 310
aujourd’hui. Pour y parvenir le gouvernement s'est employé dans
une vaste campagne de sensibilisation de la population et a financé
les cultures des habitants environnants. Le résultat est tel que le
pays est en train de négocier pour exporter ses girafes dans les
contrées voisines.
La
préservation de l’espèce pourrait aussi résider dans les
réserves naturelles. Ainsi, l’Afrique du Sud a su maintenir sa
population de girafes grâce à une bonne gestion de ses réserves.
La possibilité de se déplacer à travers de grandes étendues et à
travers plusieurs zones de conservation a permis aux individus de se
reproduire plus facilement.
Mais ces
belles réussites ne doivent pas être les seules. D'après le Fonds
Mondial pour la Nature le temps presse et c’est maintenant qu’il
faut agir pour éviter que la girafe ne rejoigne la liste des 23.000
espèces présentant un risque d’extinction sévère.
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