lundi 2 janvier 2017

La girafe sur liste rouge

La girafe sur liste rouge

Par Victor LAFONT et Rosanna MANIGLIO


Le 8 Décembre 2016, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a déclaré que le plus grand mammifère terrestre du monde était en voie de disparition.

La girafe vit dans la savane africaine. On la trouve du Tchad jusqu'en Afrique du Sud, mais c'est principalement au Kenya, en Tanzanie, au Botswana et au Niger que l'on rencontre des troupeaux de girafes.



Au cours de la 13ème Conférence sur la Diversité Biologique, à Cancun au Mexique, l’UICN a fait entrer la girafe dans sa liste rouge. L’espèce est ainsi passée de la catégorie « préoccupation mineure », indiquant une population répandue et abondante, à la catégorie « vulnérable », autrement dit « menacée d’extinction ». Cette réévaluation s’explique par une rapide et forte diminution du nombre d’individus : en 30 ans, la population mondiale de girafes a chuté de près de 40%, passant de 157.000 individus à 97.500.

Les causes de ce déclin dramatique sont nombreuses et ont pour unique responsable l'homme. La forte croissance démographique africaine conduit à l'intensification de l'agriculture et à la construction de nouvelles exploitations minières qui participent à la destruction des grandes plaines. L’habitat de la girafe ainsi exploité, les troupeaux se retrouvent séparés et isolés. Les animaux adultes se reproduisent moins et la nourriture, devenue rare, ne suffit pas à nourrir les petits.

Les girafes sont également victimes du braconnage. Bien que protégées dans plusieurs pays, elles sont illégalement chassées pour leur viande et leur peau. Enfin, les guerres civiles qui ravagent le Nord du Kenya, la Somalie, l'Ethiopie ou encore le Soudan du Sud contribuent à décimer les populations de girafes, soit parce qu'elles meurent comme victimes collatérales, soit parce que les civils affamés finissent par s'en nourrir.

Mais tout n'est cependant pas perdu. Les scientifiques estiment qu’en menant une politique active de conservation, les girafes peuvent encore être sauvées. D’ailleurs, certains pays ont décidé de réagir. Le Niger abritait la dernière colonie de girafes d'Afrique de l'Ouest et grâce à tous les efforts déployés par le gouvernement pour protéger les girafes, leur nombre est passé de 50 en 1996 à 310 aujourd’hui. Pour y parvenir le gouvernement s'est employé dans une vaste campagne de sensibilisation de la population et a financé les cultures des habitants environnants. Le résultat est tel que le pays est en train de négocier pour exporter ses girafes dans les contrées voisines.
La préservation de l’espèce pourrait aussi résider dans les réserves naturelles. Ainsi, l’Afrique du Sud a su maintenir sa population de girafes grâce à une bonne gestion de ses réserves. La possibilité de se déplacer à travers de grandes étendues et à travers plusieurs zones de conservation a permis aux individus de se reproduire plus facilement.

Mais ces belles réussites ne doivent pas être les seules. D'après le Fonds Mondial pour la Nature le temps presse et c’est maintenant qu’il faut agir pour éviter que la girafe ne rejoigne la liste des 23.000 espèces présentant un risque d’extinction sévère.





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