jeudi 21 janvier 2016


Le Costa Rica : le pays où la vie est plus verte



La campagne permanente du Costa Rica pour ralentir le changement climatique
De plus en plus de pays investissent chaque jour dans la production d’énergies propres et renouvelables, essayant de se libérer de leur dépendance aux énergies fossiles. L’énergie solaire et éolienne, d’une part plus respectueuses de l’environnement, seront aussi dans quelques années plus économiques (chutes des prix des technologies du solaire ces dernières années) que celles provenant du pétrole, du gaz naturel ou du charbon.

Le Costa Rica vient de s’additionner à la liste de pays qui utilisent uniquement des énergies renouvelables, et a annoncé au printemps dernier que cela faisait 75 jours consécutifs que le pays fonctionnait en totalité grâce à ce type d’énergie. Sur l’année 2015, le pays a fonctionné uniquement sur des énergies renouvelables pendant 285 jours de l’année. L’exploit accompli par le Costa Rica provient d’une intéressante somme de facteurs, qui gravitent majoritairement autour du faible nombre d’habitant du pays, environ 5 millions. La plus grande partie de l’énergie produite est obtenue grâce aux quatre usines hydro-électriques alimentées par une saison des pluies intense et un vaste système de rivières. Le reste de l’énergie est produite dans les champs éoliens, les fermes photo-voltaïques ou les centrales géothermiques.

Seulement 1,45% de l’énergie consommée durant le semestre dernier dans les foyers a été produite par les centrales à hydrocarbures (il n’y a pas de centrale nucléaire au Costa Rica). En 2014, les centrales utilisant des combustibles fossiles fournissaient 10,34% de l'électricité consommée et l’objectif pour 2015 est de réduire cette proportion à 2,9%, comme l’a souligné le gouvernement. Mais le Costa-Rica est aujourd'hui en avance sur ces objectifs, qui ne s'arrêtent pas seulement là. Ils souhaitent devenir neutres en carbone en 2021 et diminuer leur demande en énergie, en commençant par éliminer les combustibles fossiles du secteur des transports.

L’exemple du Costa Rica devrait montrer la voie aux autres pays en voie de développement

L’exemple costaricien est particulier, plusieurs facteurs politiques ou géologiques lui ont permis de produire son électricité proprement. Mais depuis 2005, le nombre de pays dont la politique énergétique est fortement tourné vers les énergies renouvelables à été multiplié par 8 en moins d’une décennie. Ceci s’explique par la forte baisse des coûts des différentes technologies, particulièrement dans celle du solaire photovoltaïque. Ethan Zindler, analyste chez Bloomberg New Energy Finance, explique que “ces technologies sont les plus compétitives aujourd’hui. Pas dans le futur, mais maintenant!”. Avec les nouveaux accords signés pendant la COP21, l'intérêt d’investir dans les énergies renouvelables sera double. Il est économique en premier lieu, et permettra d’éviter de possible pénalités dues à ces nouvelles règles.
C’est donc une aubaine pour les pays en voie de développement. Au Nicaragua, l’énergie éolienne coûte 50 pourcent de moins que l’énergie traditionnelle, et nous trouvons des chiffres comparables en Jamaique avec l’électricité provenant des panneaux photo-voltaïques. Chaque pays doit développer la technologie qui lui est adaptée vis à vis de sa situation géographique, et il doit exploiter au maximum son potentiel.

Quid des gros consommateurs ?


Les pays en voie de développement sont de faibles consommateurs en énergie et ont donc la possibilité d’avoir une politique similaire à celle du Costa-Rica, pour atteindre des objectifs réalisables. Cependant, tous les pays ne peuvent pas se permettre de n’utiliser que des énergies renouvelables. En terme de consommation d'électricité, le Costa Rica est 110ème au rang mondial avec 1800 kWh consommé par habitant et  par an, les États Unis arrivent 10ème avec environ 12000 kWh et la France est elle 31éme avec 7000 kWh. Il y a 80 pays qui ont une consommation en dessous de 1000 kWh, ce sont souvent des pays en développement possédant peu d’habitants. En effet, les pays développés sont en grande partie de très gros consommateurs en énergie Même s’ils investissent beaucoup dans le secteur du renouvelable, ils restent pour l’instant majoritairement dépendants des énergies fossiles, polluantes et à durée de vie limitée. Il leur est impossible dans l’état actuel des choses de ne dépendre que du renouvelable.
Dans le cadre de la COP21, ils doivent alors se poser les bonnes questions et diminuer la quantité d’énergie qu’ils consomment tout en continuant à investir dans les énergies renouvelables.

Paul Fruton & Lucas Chambaud


Sources :
http://www.batanga.com/curiosidades/8260/costa-rica-solo-utiliza-energia-renovable-para-producir-electricidad
http://centralamericalink.com/es/Costa_Rica-Energia/
http://www.nacion.com/vivir/ambiente/Costa-Rica-destaca-energia-limpia_0_1463253669.html
http://www.xataka.com/energia/costa-rica-ha-logrado-una-gran-hazana-75-dias-consecutivos-con-energias-renovables
http://www.lavanguardia.com/natural/20150706/54433231038/costa-rica-produce-98-55-electricidad-fuentes-renovables.html
http://www.eleconomista.es/empresas-finanzas/noticias/6575756/03/15/Costa-Rica-logra-cubrir-su-demanda-de-energia-solo-con-renovables-durante-tres-meses.html
http://www.entornointeligente.com/articulo/3949114/MEXICO-Proyectos-de-energia-renovable-se-duplican-en-paises-pobres-29102014
http://www.consumer.es/web/es/medio_ambiente/energia_y_ciencia/2014/07/17/220280.php



Le monde est vraiment petit

Cela vous dirait de rencontrer votre acteur préféré? Réjouissez-vous : cela est théoriquement possible grâce aux six degrés de séparation,  théorie stipulant qu’on peut lier 2 personnes prises hasard au travers de 6 connaissances communes au plus.
 
Bien qu’improbable, cela est vrai. Cette théorie, d’abord postulée par l’écrivain hongrois Frigyes Karinthy, a été démontrée par le psychologue américain Stanley Milgram dans les années 1960. Son expérience était la suivante: un habitant du Midwest devait faire parvenir un colis à quelqu’un qui lui était inconnu et qui résidait à Boston en respectant une seule contrainte. Il ne fallait pas envoyer le colis au destinataire directement, mais le transmettre à une personne susceptible de le connaitre, qui à son tour ferait la même chose, et ainsi de suite.

En prenant comme échantillon  296 personnes, il a fallu en moyenne 5.2 personnes intermédiaires pour faire parvenir le colis, soit 6 six degrés de séparation.

Ces résultats, bien que spectaculaires, le sont d’autant plus en considérant qu’à cet époque (fin du 20ème siècle) les réseaux sociaux n’étaient pas aussi développés qu'aujourd'hui, voire inexistants. Deux personnes prises au hasard étaient moins susceptibles d’être liées qu’aujourd’hui,

le nombre d’amis en communs entre deux individus sur les réseaux sociaux permet de lier des étrangers qui ne se connaissent pas de prime abord.

Il est donc intéressant de retester cette théorie avec les moyens technologiques actuels. C’est ce qu’a fait une équipe de Facebook. Avec un échantillon d’étude plus large – les 700 millions de membres de Facebook – ils ont essayé de relier deux personnes inscrites sur le réseau social  prises au hasard, au travers de leurs amis en commun. Les résultats furent surprenants : 4,74 degrés, soit moins de 5 personnes suffisaient à connecter deux inconnues. Ce nombre passe à 3 si l’analyse est réduite à un seul pays, ce qui prouve scientifiquement une théorie qui n’était à l’origine que le sujet d’une nouvelle d’un écrivain hongrois.




Toutefois, une question se pose : l’expérience de Milgram reposait sur le fait que la personne qui envoyait le colis le transmettait à quelqu’un susceptible de connaître le destinataire final. Mais pour que cela se produise, il faut que les deux premières personnes de la chaine se connaissent, ce qui n’est pas forcément vrai sur Facebook : deux personnes peuvent avoir 10 amis communs entre elles et ne pas se connaître directement. Donc la démarche d’aller demander à un inconnu d’envoyer un colis pour la simple raison qu’on a 10 connaissances communes est un peu illusoire.




Microsoft avait pris en compte ce paramètre et l’avait incorporé dans une expérience similaire il y a quelques années. Cette étude avait utilisé une définition plus restreinte de  l’amitié: là où les chercheurs de Facebook considéraient comme liées deux individus ayant le statut d’amis sur le réseau social uniquement, ceux de Microsoft considéraient comme « liés » deux individus qui avaient échangé des messages de tchat sur Windows Live Messenger. Cette fois, les résultats se rapprochaient plus de ce que stipulait la théorie : 6,6 degrés séparaient deux individus pris au hasard.

Pourquoi cette différence entre  l’expérience de Facebook et celle de Microsoft? Un chercheur de l’université Cornell (Etats-Unis) avance une explication au nombre beaucoup plus faible mis en évidence par les équipes de Facebook. Selon lui, ce sont les liens faibles – ces relations sociales lointaines particulièrement vivaces sur Internet – qui expliquent ce surprenant résultat : ‘‘Nous sommes proches, en un sens, des gens qui ne sont pas nécessairement comme nous [... ]. Ce sont les liens faibles qui rendent le monde petit.’’ 

Benmakhlouf Youssef

Sources :
https://en.wikipedia.org/wiki/Six_degrees_of_separation
http://whatis.techtarget.com/definition/six-degrees-of-separation
http://www.citylab.com/tech/2014/11/can-twitter-prove-six-degrees-of-separation/382698/
http://www.nytimes.com/2011/11/22/technology/between-you-and-me-4-74-degrees.html?_r=2&src=tp
https://www.facebook.com/notes/facebook-data-team/anatomy-of-facebook/10150388519243859



vendredi 8 janvier 2016

Gaspillage alimentaire : Le Freeganisme serait-il la solution ?

Freeganisme badge grand
“Le capitalisme est dans son principe un état de guerre permanente,
une lutte perpétuelle qui ne peut jamais avoir de fin.”
Michel Houellebecq



Trois hommes ont été traduits en justice pour avoir  "volé" de la nourriture pour une valeur de £33 . Paul May, Jason Chan et William James, qui partagent un squat au nord de Londres, ont pris de la nourriture jetée dans une poubelle derrière un supermarché en Grande-Bretagne, « Iceland ». Des tomates, des champignons et du fromage. C’était un acte de boycott envers un système qu’ils dénoncent.


Comme eux, beaucoup ont réalisé que quoi qu’ils achètent, ils se retrouvent à cautionner  un système qu’ils jugent déplorable. Selon eux, le problème ne réside pas dans quelques entreprises mais bien dans le système lui-même.


Opposés à une société basée sur le matérialisme et la concurrence, les freegans ont fait le choix d’un mode de vie qui limite leur participation dans l’économie et qui maximise leur consommation de matières premières.


Le freeganisme est le boycott total d’un régime économique. Selon eux les produits que nous achetons ont des conséquences dévastatrices que nous sommes souvent fort loin de soupçonner. Plutôt que d’acheter des produits qui ne seront peut-être jamais utilisés, les freegans évitent donc tout simplement, autant qu’ils peuvent, d’acheter quoi que ce soit.

Freegan” est la contraction des mots ‘free’ et ‘végan’. Le mot “free” vient de la langue anglaise signifiant « gratuit ». Les végans sont ceux qui refusent la maltraitance des animaux et qui évitent donc toutes consommations d’origine animale ou testées sur les animaux.
Les Freegans utilisent une gamme de stratégies pour la vie quotidienne basée sur ces principes :
  • Récupération des déchets.
  • Minimisation du neuf :  Favorise la réparation plutôt que l’achat.
  • Transport écologique: Utilisation d’huile végétale.  
  • Adopter un comportement ‘Écolo’ Des agriculteurs  démontrent que nous pouvons nous alimenter sans supermarchés et traiter nos maladies sans pharmacies en nous familiarisant avec les plantes comestibles et médicinales poussant   autour de nous.
  • Travailler moins, chômage volontaire  : Pour la plupart des freegans, le travail signifie sacrifier sa liberté aux ordres de quelqu’un. Cela se traduit par l’effort, de l’effort ,la monotonie et dans beaucoup de cas des risques pour notre bien-être physique et psychologique.
  • Logement loyer-libre : Les squatters sont les gens qui occupent des bâtiments abandonnés. Ils croient que les besoins humains réels sont plus importants que des notions de propriété privée. ils affirment que ceux qui gardent leurs propriétés vides au lieu de les louer, ne méritent pas de les posséder.

Image 1 : Photographie de freegans fouillant dans une poubelle à New York.
    En France, le mouvement commence à se manifester petit à petit, les gens commencent à protester contre  le gaspillage alimentaire. D’autres n’imaginent pas chercher dans les poubelles et se justifient par la présence extrêmement importante de bactéries dans celles-ci. Selon des chiffres avancés par le gouvernement, chaque Français jette en moyenne 20 kg d’aliments par an à la poubelle : 7 kg d’aliments encore emballés, 13 kg de restes de repas, de fruits et de légumes abîmés et non consommés

 D’autres, comme Anne-Gaëlle, 26 ans, qui à la nuit tombée renverse les bennes des magasins et centres commerciaux des environs de Rennes à la recherche de ses futurs repas. Anne  explique que le plus dur est de faire le tri entre ce qu’elle peut garder et ce qui est définitivement bon à être jeté:

“Les premières fois, tu te poses 15 000 questions. La plus difficile, c’est de comprendre pourquoi tel truc est dans la poubelle. Souvent, on ne voit aucune raison. Parfois, c’est du déstockage [les supermarchés jettent des produits pour faire de la place à d’autres produits.]. Parfois c’est jeté pour des questions de marketing : il y a une tache quelque part, un emballage est abîmé. Si un yaourt sur six est percé, ils jettent le tout alors que les cinq autres sont très bons !”


Toutefois, le freeganisme reste mal vu par la société, comme le montre l’incident qui s’est produit à Montpellier. Trois jeunes Freegans ont été accusés de "soustraction de denrées périssables", le 27 mai 2014, par le tribunal correctionnel.


A la nuit tombée, Adrien, Léa et Mike, s’introduise dans la cour d’un supermarché.
Pour cela, ils ont escaladé le portail du supermarché de  Frontignan, dans l’Hérault, pour récupérer les invendus alimentaires jetés . Tous trois ont l’habitude de se nourrir d’aliments périmés et se revendiquent Freegans. Verdict ? Non coupables, et dispensés de peine pour Léa et Adrien, le dernier n’était pas présent au tribunal. Une sentence clémente au regard de la loi, car ils encouraient jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende. Les deux prévenus ont expliqué au tribunal que ce jour-là, ils n'avaient pas grand-chose pour se nourrir.

A l’issue de ce fait divers, Manuel Valls, premier ministre, a confié à l’ancienne ministre de l'agro-alimentaire une mission sur le gâchis alimentaire qui reste une problématique urgente.



Meryeme Aghennaj

Sources:

http://freegan.info/

http://www.theguardian.com/environment/2007/jan/06/waste.pollution1

http://www.ibtimes.co.uk/skipping-why-we-need-address-food-poverty-1434336

http://www.dailymail.co.uk/news/article-2548421/A-licence-steal-Let-freegans-raided-supermarket-bins-33-cakes-cheese-mushrooms.html

https://www.rt.com/news/229131-france-dumpster-diver-trial/