mercredi 7 janvier 2015

Keystone XL : Le projet de la démesure

Keystone XL : Le projet de la démesure :

Par Matthieu et Jean Baptiste


Ce pipeline relierait l’Alberta, une région du Canada extrayant du pétrole en grande quantité, au Texas. L’or noir serait alors raffiné dans ce hub pétrolier puis redistribué dans le monde entier. La première partie de Keystone XL est déjà opérationnelle. La seconde concentre les attentions et attise les polémiques !



Le projet Keystone XL en pointillé, l’actuel
pipeline en trait plein. Le tronçon du projet
entre l’Oklahoma et le Texas est déjà terminé !
1 897 kilomètres de pipelines, un débit estimé à 830 000 barils de brut par jour,  un coût de 5,3 milliard d’euros… Ce projet est bel et bien, comme son nom l’indique, celui de la démesure ! Néanmoins il pourrait également devenir un cauchemar écologique. En effet, son tracé rencontre plusieurs fois des zones protégées à l’écosystème fragile. Après avoir constaté les dégâts occasionnés par la fuite d’un pipeline dans une région d’Israël classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO, le danger semble évident dans le cas du projet américano-canadien. Il apparaît d’autant plus grand que de nombreuses fuites, une douzaine environ, se sont déjà produites sur le tronçon achevé.
L’origine du pétrole transporté est également controversée. Issue de sables bitumeux, ces ressources dites non conventionnelles sont extraites par fracturation hydraulique. Une méthode souvent décriée par la communauté scientifique comme dangereuse et très polluante!
Pourtant ce projet, validé notamment par la chambre des représentants américaine, pourrait bientôt sortir de terre.


“ L’oléoduc Keystone XL va créer des dizaines de milliers d’emplois ! ”


Destiné à désengorger l’actuel pipeline visible sur le graphique en traits plein, Keystone XL, dessiné en pointillé, permettrait également de faire transiter le pétrole plus rapidement grâce à son trajet plus court. TransCanada, son géniteur, affirme qu’il assurerait la sécurité énergétique des américains. Il serait également une source non négligeable d’emplois : 42 000 selon Russ Girling, le patron de Transcanada. Néanmoins, le président Obama a tenu à nuancer ce chiffre. D’après une étude menée par son administration, le projet n’offrirait que 2 000 postes pendant deux ans, durée de la construction.

Outre les enjeux économiques, c’est donc un duel politique qui anime ce projet. Les républicains veulent à tout prix rétablir l’indépendance énergétique de leur pays, quel qu’en soit le prix environnemental. La chambre des représentants étant majoritairement républicaine, le parti a pu y faire voter facilement le projet de loi. Néanmoins, jusqu’au élections de mi-mandat, le Sénat était encore détenu par les démocrates, le parti du gouvernement actuel. Obama et ses collaborateurs sont hostiles au projet. Ils ne veulent pas gérer une nouvelle catastrophe écologique et cherchent également à éviter les foudres des écologistes américains. Le refus du projet par le Sénat lors du vote du 18 Novembre était donc prévisible. Néanmoins avec la victoire des républicains lors des dernières élections, le Congrès dans son ensemble pourrait bientôt approuver la construction du pipeline.

Le gouvernement Obama sortirait alors son dernier atout pour gagner la bataille. En effet, le projet est transnational puisqu’il concerne les Etats Unis et le Canada. Le président peut donc opposer son veto à la construction de Keystone XL.
Ce projet, formulé depuis 2005, n’est donc pas encore approuvé. Il n’en a cependant jamais été aussi proche !

Le saviez vous…?


La plus grosse catastrophe écologique rencontré pour le moment par le président Obama fut l’explosion de la plateforme de forage BP au large de la Nouvelle Orléans. En avril 2010, un tube de forage ne répondant pas aux normes imposées céda sous la pression de l’hydrocarbure. Des milliers de barils de pétrole se sont déversés dans le golf du Mexique pendant plusieurs mois avant que la fuite ne soit maitrisée !










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